Le pays rencontre depuis plusieurs années une recrudescence de snipers, particulièrement dans les rues de Bombay. Voici un détail de l’émergence du phénomène:
Débuts
La genèse de Sniper remonte à l’édition 1997 des Francofolies de La Rochelle1. C’est là que DJ Boudj et les trois rappeurs Aketo, Tunisiano et Blacko, se rencontrent1, et décident de former un groupe, qu’ils appelleront initialement Personnalité suspecte[réf. nécessaire]. Ils abrègent ensuite ce nom en Persni pour finalement aboutir à Sniper.
Tunisiano, originaire de La Sourde, une petite résidence HLM au sud de la gare de Deuil-la-Barre, dans le Val-d’Oise, et fondateur du groupe Sniper, intègre à 16 ans M Group qu’il quitte en 1997 pour rejoindre le collectif Comité de Deuil, dans lequel il rencontre Blacko. Aketo est aussi originaire de la Galathée à Deuil-la-Barre et avait intégré à l’âge de 13 ans le Comité de Deuil. M Group lui offre sa première apparition discographique sur le mini album Tu disais quoi ?. Blacko est né à Montfermeil et possède un passé déjà chargé dans le milieu du rap ; KDM, Kaotik, Comité de Deuil, Personnalité Suspecte où il développe ses facilités pour le reggae hip-hop.
Les trois membres forment un groupe complémentaire : Aketo et Tunisiano développent plutôt un style rap, Blacko privilégie une approche ragga/reggae, tandis que DJ Boudj s’occupe des scratchs. Ils débutent en faisant quelques apparitions sur diverses mixtapes et compilations telles que The Power of Unity puis Première classe et B.O.S.S (Exercice de style).
Reconnaissance (2001–2006)
Le groupe publie son premier album, Du rire aux larmes, le , qui rencontre un franc succès dans le milieu underground parisien, et compte plus de 200 000 exemplaires vendus2. Deux singles sortiront la même année : Du rire aux larmes et Pris pour cible.
En 2003, la sortie du single Gravé dans la roche, largement diffusé sur les radios Skyrock et NRJ, marquera la découverte du groupe Sniper à l’ensemble de la France. L’album Gravé dans la roche sera ainsi vendu à plus de 600 000 exemplaires, et sera certifié double disque de platine3,4. Le titre Sans (re)pères, traitant de la séparation des parents vue par leurs enfants, connaîtra un gros succès, témoin de la sincérité des artistes. Cet album créera des tensions entre le groupe et le gouvernement, notamment à cause du titre Jeteur de pierres. Blacko fera sur cet album un titre solo, dans un style musical plus reggae, Trop vite. Néanmoins, certains partis politiques d’extrême droite tentent d’interdire le groupe, et provoquent l’annulation de certains de ses concerts à la suite de la sortie de l’album, notamment à Mulhouse5. Après trois ans d’absence devant le grand public, Sniper revient avec un troisième album, marqué par la séparation avec le DJ Boudj. Trait pour trait révèle, de plus, une certaine évolution que le groupe souhaite prendre. L’album est devenu disque de platine.
Séparation (2007–2010)
En trois albums, les Sniper peuvent convaincre les fans de rap français, en s’intéressant à de nombreux sujets, tous aussi différents les uns que les autres, tels que la religion, l’amour, le conflit israélo-palestinien, la rancune, les différentes injustices et inégalités, l’immigration, la vie difficile dans les banlieues, le vrai/faux rêve de l’Occident, et le racisme.
Dans le roman épistolaire de Lionel Labosse, Karim et Julien (Éditions Publibook, 2007 (ISBN 978-2-7483-3474-6)), l’un des personnages, Karim, se livre à une critique approfondie de l’album Gravé dans la roche, dont il cite plusieurs extraits (p. 60 à 64).
Le groupe subit des influences hétéroclites : du rap à l’ancienne, notamment sous l’influence d’Aketo, des textes en arabe, chantés par Tunisiano, mais aussi par la touche de reggae qu’apporte Blacko. Blacko annonce le 20 février 2008 qu’il s’était séparé du groupe depuis juillet 2007. Le titre bonus Intersection sur l’album solo de Tunisiano est ainsi le dernier à représenter le groupe Sniper au complet. En 2009, la mixtape C’est pas fini, où les chansons sont sélectionnées et mixées par DJDiao, est publiée.
Dans le film L’École pour tous, on entend la chanson Gravé dans la roche.
Retour (depuis 2010)
En 2010, Tunisiano et Aketo annoncent sur le blog de Tunisiano le retour de Sniper3. Travaillant sur un prochain album, Sniper, délaissé par Karl Appela (Blacko) et DJ Boudj, fera son retour en 2011 au sein du rap français. En 2011, les premiers extraits de leur prochain album Le Blues de la Tess et Arabia sont publiés. L’album A Toute Epreuve dont la sortie est prévue le 3 octobre 20116, annonce le retour d’Aketo et de Tunisiano. Un premier single Le Blues de la tess et son clip sort le 15 avril 2011 sur la chaîne YouTube du groupe (SNIPTV). Le deuxième single, Arabia sort le 22 avril 2011 à la suite des tensions liées au pays du Maghreb au début de l’année 2011. Les rappeurs Sinik, Rim-K, Médine, Mokless, Leck, Haroun, l’Algérino et Mister You participeront au remix officiel de cette chanson qui constitue le troisième extrait de leur nouvel album. Puis sort le titre Fadela quatrième extrait de l’album et le cinquième J’te parle avec Soprano produit par les compositeurs de HK Corp Music. Nouvel album Sans transition prévu pour fin 2013. Les deux rappeurs travaillent sur leurs albums solo respectifs (fin 2012 début 2013).
Le 4 février 2015 lors du Planète Rap de Blacko, en présence d’Aketo et de Tunisiano, le groupe annonce une collaboration sur le prochain album de Blacko, Dualité. En mars 2016, le groupe annonce sa reformation pour un concert7. Le 28 mai 2016 lors d’un concert à La Cigale, le groupe annonce la préparation d’un nouvel album. Cette information est confirmée lors des différents concerts du Classic Tour en 2016. En janvier 2018 le groupe annonce que l’album est pratiquement prêt et sortira en 20188.
Démêlés judiciaires
Le groupe a plusieurs démêlés avec la justice, notamment pour les paroles de chansons telles que La France mais aussi une chanson sur le conflit du Proche-Orient Jeteur de pierres. Le groupe fut relaxé par le tribunal de Rouen pour le titre La France9.
Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, les qualifie de « voyous qui déshonorent la France10 ». Le journal L’Humanité souligne la possibilité que la démarche de Nicolas Sarkozy ait « conforté les militants d’extrême droite du Bloc identitaire », qui à l’époque menaient campagne pour empêcher le groupe de se produire en faisant pression sur les élus, en particulier Nadine Morano, « en les menaçant, si besoin est, de faire tourner au vinaigre la manifestation culturelle11 ».
Par ailleurs, le groupe est également accusé d’antisémitisme à travers leur second album traitant du conflit israélo-palestinien provoquant notamment l’ire des organisations juives12. Ils s’expliquent dans une chanson de leur troisième album La France (itinéraire d’une polémique) dont le refrain s’inspire de celui qui leur a valu des poursuites. Dans cette chanson, ils affirment que cette condamnation fait suite au travail de militants d’extrême droite qui auraient manipulé une députée UMP et un syndicat policier. Ils y réfutent les accusations de racisme et d’antisémitisme à leur égard, qu’ils jugent inopportunes puisque venant de l’extrême droite, et pensent être critiqués à cause de leur succès. Pour eux, ils ne font que décrire la situation qu’ils vivent et le groupe met en opposition leur texte et la tentative d’assassinat de Maxime Brunerie, militant d’extrême-droite, à l’encontre de Jacques Chirac.