Dans une piscine municipale de la tranquille ville de Charlevri, un drame se joue en coulisses. Bernard Flotte, maître-nageur depuis près de cinq ans, cache un secret qui ferait des vagues : il a une peur bleue de l’eau.

« C’est arrivé subitement, » confie Bernard, accoudé au bar du snack de la piscine, loin des éclaboussures. « Un jour, j’étais dans l’eau pour donner un cours d’aquagym, et soudain, j’ai réalisé que c’était humide partout. Depuis, je ne peux plus. »

Malgré sa phobie, Bernard a trouvé des stratégies pour exceller dans son travail sans jamais mouiller le maillot. Armé d’un mégaphone et posté stratégiquement sur son siège surélevé, il dirige les nageurs avec une précision militaire. En cas d’incident, il compte sur son drone aquatique dernier cri pour porter secours aux imprudents.

« C’est une question de gestion moderne, » affirme-t-il fièrement. « Pourquoi plonger quand la technologie peut le faire pour vous ? » Ses collègues, bien que sceptiques, reconnaissent que son mégaphone a une puissance intimidante. « Bernard peut faire sortir un ado de l’eau à l’autre bout de la piscine avec une simple annonce, » plaisante Ludivine, une autre maître-nageuse.

Mais tout héros a son talon d’Achille. Lors d’une compétition locale, Bernard a été forcé de participer à une démonstration de sauvetage. Devant une foule en haleine, il a tenté de se jeter à l’eau avec un gilet de sauvetage, une bouée et… des brassards gonflables. Le spectacle a été ovationné, mais pas pour les raisons qu’il espérait.

« Il a le cœur au bon endroit, mais ça manque de synchronisation, » admet le maire, présent ce jour-là.

Interrogé sur son avenir, Bernard reste optimiste. « Je prévois de devenir coach en survie urbaine. Aucun risque d’humidité là-dedans. »

Et tandis qu’il quitte son poste pour une pause bien méritée, à bonne distance du bassin, Bernard reste une inspiration. Après tout, il prouve qu’on peut affronter ses peurs… de loin.