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Rokhaya Diallo demande que le Black Friday soit renommé Friday « Les noirs ne sont pas des réductions »

, née le 10 avril 1978 à Paris, est une journaliste et militante antiraciste et féministe française.

Cofondatrice de l’association Les Indivisibles, elle est l’auteure de plusieurs livres et documentaires engagés.

Ses prises de position sont à l’origine de diverses polémiques, qu’il s’agisse de sa défense du port du voile islamique et des réunions « en non-mixité », de ses déclarations sur le « racisme d’État » en France ou de ses liens avec la mouvance des Indigènes de la République.

Rokhaya Diallo naît en 1978, à Paris, de parents sénégalais et gambien1,2 : un père mécanicien et une mère professeure de couture. Sa famille déménage en 1989 à La Courneuve, où elle fréquente le lycée Jacques-Brel.

Diplômée en 2000 d’une maîtrise de droit international et européen, elle fait un court passage chez IBM, qu’elle quitte en 2002 parce qu’elle s’y sent « comme un pion »3. Elle entreprend alors un master à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris 1) en marketing et distribution dans l’industrie audiovisuelle, master qu’elle obtient en 20033 ; elle travaille dans la production audiovisuelle3. À propos de ses études, elle déclare, dans Elle, en novembre 2012 : « À Assas ou dans mon école de commerce, on n’était que deux Noirs dans la classe. J’étais la seule à venir de banlieue et à être boursière »4.

Passionnée d’anime, elle participe à la fondation de la Japan Expo et est brièvement actrice de doublage. Elle interprète Kamui Shirō enfant dans X1999, d’après CLAMP, et Ex dans Ah ! My goddess : Le film5.

En 2001, pour financer ses études à l’école de commerce Novancia6, elle travaille au sein du service jeunesse de La Courneuve, elle s’occupe alors de l’insertion professionnelle des jeunes les moins favorisés7. Elle est ensuite sollicitée lors de la création du Conseil local de la jeunesse avant d’en devenir présidente et de le rester pendant deux ans. Elle est militante de l’association anti-sexiste Mix-Cité8 et auprès de l’organisation altermondialiste ATTAC9, notamment lors du festival Images mouvementées. En 2002, Rokhaya Diallo participe comme comédienne, chanteuse et parolière à différents courts-métrages humoristiques du collectif Une case en moins10.

Article détaillé : Les Indivisibles.
En 2006, à force d’entendre « chez la plupart de mes interlocuteurs, [que] le fait d’être noire et d’origine populaire posait problème », elle cofonde l’association Les Indivisibles11,3, en référence à l’article premier de la Constitution française qui stipule que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Elle en est la présidente de 2006 à 201012.

L’association milite pour que cesse une « partition de la nationalité française selon une apparence physique » ou une provenance géographique13. Son mot d’ordre est : « Français, sans commentaire »14. Conçue d’abord dans la discrétion, pour « travailler avec des institutions telles que l’Éducation nationale », elle compte au printemps 2007 une douzaine de membres ; Rokhaya Diallo explique alors :

« Le concept de l’association s’est monté autour d’anecdotes tirées de situations que j’ai vécues et partagées avec mes amis. À force d’échanger, je me suis rendue compte que nous avions des vécus similaires. C’est cette caractéristique anecdotique qui nous a très rapidement orientés vers le choix d’une tonalité humoristique13. »

L’association décide en 2009 de tout miser sur la présence médiatique, en décernant annuellement les Y’a bon Awards. Son action se veut inscrite dans la lutte contre le racisme et « les préjugés ethno-raciaux et en premier lieu, celui qui nie ou dévalorise l’identité française des Français non-blancs15. »

Avec quatre autres personnalités, François Durpaire, Marc Cheb Sun, Lilian Thuram et Pascal Blanchard, elle lance en 2010 un appel et cent propositions pour une « République multiculturelle et post-raciale »16. En mars 2010, elle est sélectionnée pour participer au programme International Visitor Leadership (en) : invitée du gouvernement fédéral des États-Unis, elle visite ce pays pour y étudier la diversité17.

Le 6 mars 2010 sur Canal+, dans l’émission Salut les Terriens, Éric Zemmour, au cours d’un débat avec Rokhaya Diallo, dit au sujet des contrôles au faciès : « Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait. »18. Il sera condamné pour ces propos18. Dans un entretien au magazine Elle, au sujet de cet échange très médiatisé, Rokhaya Diallo dira s’être sentie agressée et que « la moindre des choses serait qu’il s’excuse. Mais je ne suis pas dupe : il ne le fera jamais. (…) En tout cas, une chose est sûre : Éric Zemmour sera mis à l’honneur lors des prochains « Y’a bon Awards ». »19

En 2011, Les Indivisibles dénoncent ce qu’elle considère comme les dérives de l’UMP20, mais se montre encore plus critique envers le Parti socialiste qu’elle juge « totalement absent et irresponsable. Le vieux fonds culturel laïcard et antireligieux l’empêche de toucher et comprendre les jeunes musulmans de France8. »

La dénonciation de l’islamophobie prend une place grandissante dans son argumentation. Elle affirme ainsi que :

« La laïcité n’est aujourd’hui pratiquement évoquée que par rapport à l’islam, dont on veut nous faire croire qu’il n’est pratiqué en France que par des intégristes sexistes, violents et d’origine maghrébine8. »

En mars 2012, après avoir reçu un Y’a bon award, l’essayiste Caroline Fourest écrit vouloir porter plainte contre Les Indivisibles estimant qu’ils soutiennent l’intégrisme religieux, et accréditent l’idée qu’elle-même serait raciste. En juin 2013, Rokhaya Diallo affirme que Fourest n’a pas porté plainte, et que c’était selon elle un « effet d’annonce ».

Pour Laurence Marchand-Tailladen 1, interviewée dans Le Figaro fin 2015, Pascal Boniface et Rokhaya Diallo sont des « ennemis déclarés de la laïcité »21. Mais pour d’autres, comme Lilian Thuram, « elle essaie de mettre en lumière le racisme qui mine notre société. On voudrait la faire taire comme on veut souvent faire taire ceux qui dénoncent »22.

Au-delà des controverses dont elle est l’objet ou auxquelles elle participe, elle est la cible de nombreuses insultes publiques, de menaces et d’un harcèlement que le journaliste Hamidou Anne analyse comme le symptôme d’une libération de la parole raciste en France23.

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