« Draco Dormiens Nunquam Titillandus » : On ne chatouille jamais un dragon qui dort. Ce sont ces mots qui ornent l’entrée de la salle commune de la Maison Gryffondor. Nous sommes à Poudlard, une sympathique école située à quelques kilomètres de Londres au beau milieu de la campagne. À première vue ce collège semble être resté dans la pure tradition de l’enseignement : point de tablette ; on écrit à la plume. Pas de hand spinner non plus, ici, quand on veut s’amuser, on joue au Quidditch. La réputation de l’école est mondiale, chose rare pour une école secondaire. Depuis plusieurs années, les professeurs se succèdent pour un cours très convoité : « Défense contre les Forces du Mal ». Le dernier promu à cette fonction, Severus Rogue, ne cache pas sa joie et sa fierté : « Oh oui, ça me fait plaisir. Quand j’ai appris la nouvelle, j’étais tellement content que j’ai enlevé 17000 points à Gryffondor, ouais, juste comme ça ! Blague à part, ce cours est très important. Cette année, nous allons apprendre à faire des horcruxes, à voter pour ‘En Marche’ et à travailler pour des ASBL qui viennent en aide aux SDF tout en ayant un salaire mirobolant ! Ce n’est pas pour rien que nous sommes en tête au classement PISA ! Notre vie a changé depuis l’instauration de ce cours » Il est vrai que tous semblent heureux : professeurs comme étudiants. C’est ce qui a fait que, cette semaine, Marie-Martine Schyns, entre deux apéros, a décidé de proposer ce cours pour remplacer la religion. Dans les faits, tous les cours de religion, morale et autres passeraient à la trappe au profit des défenses contre les Forces du Mal.
«Oui, cette idée me parait pleine de bon sens » explique-t-elle, « Il me paraissait important de supprimer tous ces cours inutiles que sont la religion, la morale, la citoyenneté ou le rien pour le remplacer par quelque chose, qui d’après cette étude de J-K Rowling, semble fonctionner à l’étranger ! Hè, que je sache, Voldemort n’a pas encore fait surface ! Oups, j’ai prononcé son nom ! Hahaha ! Je vous laisse, j’ai un drink avec le ministre de la magie !» L’opposition est dubitative : au MR on pointe du doigt le manque d’idées. Alain Destexhe ne mâche pas ses mots: « Ça a été fait ailleurs et ça n’a pas fonctionné. Ce n’est qu’un prétexte de plus pour donner des gages aux intégristes musulmans : comme par hazard, on a choisi comme exemple une école où ou le directeur est barbu et se promène en djellaba ». Chez Ecolo, on est plus enthousiaste, Georges Gilkinet se réjouit « qu’on puisse apprendre aux jeunes à fabriquer du véritaserum pour en faire boire à Didier Reynders ! »
Une nouvelle mesure qui atteint son but : faire parler de la ministre, qui au passage, n’a toujours pas récupéré son permis de transplaner depuis qu’elle a vomi sa bièraubeurre sur deux détraqueurs.