La ficelle était un peu grosse. Mais le monde de l’enseignement obligatoire s’est pourtant fait avoir. Celle que tout le monde croyait être la Ministre de l’Education depuis deux ans a avoué cette semaine avoir voulu « faire une grosse blague ».
« Avec Benoît (le président du cdH, ndlr), on a voulu voir jusqu’où on pourrait aller avec les enseignants. On attendait un « stop », une réaction… quelque chose. Mais rien ! Ils restent dans leurs écoles, c’est dingue ! »
Pourtant, nous jure Joëlle Milquet, elle s’est appliquée à tout faire de travers, dès le début de son (faux) mandat. « Il y a d’abord eu ce Pacte pour un Enseignement d’excellence. Réformer l’Education en six mois et avec dix euros, qui pouvait y croire ? Mon petit voisin de dix ans a bricolé un site web, j’ai fait imprimer quelques flyers et tout le monde n’y a vu que du feu ! » s’amuse la Ministre. Syndicats et pouvoirs organisateurs intègrent pourtant le processus… « Certains ont faim, il y avait des sandwichs gratuits ». Tout ce que la Belgique compte comme experts campe au Ministère. « Et au final, tout le monde se retrouve à poil aux Thermes de Spa ! »
La liste des canulars est pourtant longue. L’œil pétillant, Joëlle se souvient… « J’ai vraiment fait un effort sur le long terme… La moitié du cabinet est fictif et j’arrive encore à avoir une démission par semaine. S’il n’y avait pas régulièrement des perquisitions de mes amis policiers, je n’aurais personne pour m’apporter un café. »
Il y a ensuite les fuites des épreuves externes sur les réseaux sociaux, la fermeture des écoles bruxelloises quand la capitale est en niveau d’alerte 4, la mise sous tutelle des écoles « faibles », etc.
« J’ai été jusqu’à recommander de contrôler les entrées lors des fancy-fairs. Les parents paniquaient sévère ! Dans la foulée, je traumatise les enfants à la radio en leur expliquant ce qu’est le terrorisme (la fameuse « hystérie mortifère démoniaque ») puis je les engueule à la télé sur le service public… et là tout le monde se marre ! »
La Ministre espère pouvoir s’amuser encore quelque mois. « J’ai l’impression que certains ont compris mais je vais voir ce que je peux encore faire passer sans faire descendre les profs dans la rue ».
Au programme : l’allongement la journée de cours – « ils sont mûrs pour ça », la semaine de 38 heures pour les enseignants – « s’ils refusent, ils passeront pour de grosses feignasses aux yeux de la population », l’interdiction de redoubler au primaire et au secondaire si l’on est un garçon ou une fille et que le prénom commence par lettre comprise entre A et Z…