Si Delhaize s’apprête à supprimer 2500 emplois en Belgique, c’est pour se recentrer sur les marchés émergents d’Europe de l’est. Plus de 30 nouveaux magasins devraient voir le jour en Pologne, en République Tchèque, en Russie et en Serbie.
« Nous sommes une société visant à faire du profit, déclare sous couvert d’anonymat un haut responsable de la chaîne de supermarchés. Nous ne sommes pas la Fondation de l’Abbé Pierre. Les Belges sont de plus en plus pauvres, on va donc voir là où il y a de l’avenir. C’est-à-dire pas ici, mais à l’est. »
Les dirigeants de Delhaize sont-ils conscients de la catastrophe sociale que pourrait causer leurs décisions en Belgique ? « Écoutez, pour la trentième fois, ce qu’on vise, c’est le profit, tonitrue notre source. On doit d’abord penser à ceux qui souffrent le plus de la crise : les actionnaires. C’est ça, mener une véritable politique sociale. Les gémissements des syndicalistes n’y changeront rien. On ne va pas se laisser attendrir par leurs simagrées. »
Du côté des actionnaires, on jubile. « J’ai des actions Delhaize et ma femme y travaille, raconte Robert, un banquier de Wavre. Je suis très content. Mes actions vont remonter et je pourrai me payer la grosse bagnole dont je rêve. Quant à ma femme, elle arrêtera de me les briser en se plaignant à longueur de journée de la nullité de son travail. »
Comme quoi, finalement, tout est bien qui finit bien.