Trois-Ponts : ses collines, ses rivières, ses empoisonnements à la mort au rat et son incroyable résistance au coronavirus. En effet, au 14 avril 2020, cette commune recensait 0 cas du COVID-19, quand ses voisines dépassaient déjà la centaine de malades. Le bourgmestre a accepté de nous donner une interview :
– Monsieur le Bourgmestre, comment expliquez-vous que l’on compte si peu de malades du coronavirus à Trois-Ponts ?
– Quoi ? Il fallait les compter ? On ne nous l’a pas dit, ça !
– C’est tout ? Vous vous contentez de ne pas les compter ? c’est la seule raison ?
– Haha ! Laissez-nous le temps de nous adapter, voulez-vous ? Vous me parlez du COVID-19 mais, pour ma part, je n’avais jamais entendu parler des 18 premiers.
– Certes, mais quelles mesures avez-vous prises pour lutter contre la pandémie.
– Nous avons refait le parking de la place. Et changé le sens de circulation. Ça en jette un max!
– Quel rapport avec la maladie ?
– Il n’y en a aucun… mais c’est un beau parking. Et nous avons mis un banc, comme ça, les gens peuvent se reposer au milieu des voitures !
– Mais c’est inutile, avec le confinement! Ne valait-il pas mieux se lancer dans la confection de masques ou commander du gel hydroalcoolique ?
– Hahaha ! Pour les masques, pas d’inquiétude ! Il en reste plein depuis le carnaval ! Et pour votre gel d’alcoolique, là, on a ce qu’il faut : une distillerie de rhum en plein centre du village.
– Et que comptez-vous faire quand vous aurez vos premiers malades ?
– Oh vous savez, on n’a pas trop les moyens. J’ai claqué tout le budget de la commune dans la rénovation du parking. Donc, on se contentera d’un peu de goudron et de plumes et on enverra les premiers malades polluer les statistiques de communes voisines. Non, croyez-moi, la situation est sous contrôle.
– Quelles autres mesures ?
– Euh… on a découvert les sacs poubelles bleus, cette semaine, 15 après le reste de la Wallonie. Ça pourra nous être utile, je pense. Sinon, vous pouvez me dire quand commence l’interview ? Je voudrais éviter de dire des conneries.
– Elle est terminée. Merci
Une explication sans équivoque, donc, qui en dit long sur l’état d’esprit à Trois-Ponts et cette gestion de la crise. Ces gens n’ont décidément rien à envier à Sibeth Ndiaye