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mardi, mars 19, 2024

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Le Baloot, proche parent de la Belote, jeu le plus populaire

Ce jeu de cartes se joue à 4 partenaires-adversaires en face-à-face et il a la réputation de tuer l’ennui et de réveiller les passions ! Devenu sport national, il existe désormais un tournoi annuel à Riyad, en Arabie Saoudite, qui attire une participation de plus en plus nombreuse, chaque année.

Contrairement aux jeux de pur hasard, l’Islam lui accorde sa bienveillance, puisque, même si la chance peut y jouer un rôle, c’est surtout un jeu d’intelligence, de sagesse, de savoir-faire et de stratégie. Il bénéficie aussi des nouvelles largesses du Prince héritier Mohamed Ben Salman, au Royaume Wahhabite, puisque, ces dernières années, les femmes ont fait leur entrée autour des tables de compétition, là pour gagner, et non faire de la figuration.

Le Beloot prend-il sa source en France ?

L’homophonie est criante à l’oreille, entre Beloot et Belote, le célèbre jeu qui occupe les soirées de tant de foyers français, sans même évoquer le succès cinématographique de « Marius » où la partie de carte, superbement interprétée, demeure, jusqu’à ce jour, une scène culte. Marseille le sait plus qu’aucune autre cité, les deux civilisations de l’Europe et du commerce arabe, se sont longtemps interpénétrées. Comment, dès lors, s’explique-t-on cette correspondance ?

Malgré plusieurs autres interprétations, faisant passer la transmission du jeu par les migrants indiens dans la Péninsule Arabique, tout semble se jouer au 7e siècle : la France de l’époque est férue de divers jeux de société, sans doute pour rompre la monotonie dans les châteaux, durant les longues soirées d’hiver. C’est l’époque où les guerriers de l’Islam sont en quête de territoires, de la péninsule Ibère jusqu’à la Loire, en Europe. Peut-être faudrait-il organiser un tournoi où des joueurs de belote rencontrerait des adeptes du Beloot, pour les départager ?

Sanctuarisé au cœur de la famille et de la tribu

Ce n’est pas le moindre paradoxe d’un jeu qui a, vraisemblablement, été emprunté hors du monde musulman : il s’est longtemps transmis à l’intérieur du cercle privé de la famille ou du clan, hors de portée des étrangers, avant d’éclater au grand jour sur tous les téléviseurs, aujourd’hui. Puis, les femmes, qui jouaient parfois entre sœurs ou voisines, se sont aussi assises à la table du tournoi, depuis 2020.

Tout sur la bonne façon de jouer au Baloot !

Les 4 joueurs se font face, durant une partie qui dure de 25 à 30 minutes. On a épuré le jeu de 54 à 32 cartes, en éliminant le joker, toutes les cartes entre le 2 et le 6. Le jeu va donc commencer entre le 7 et l’as.

Le premier qui distribue, donne 5 cartes à chaque joueur, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. A la main suivante, le tour passe à droite. Le plus à gauche mélange les cartes, en distribue trois, puis deux et en laissera une visible, qui va déterminer la façon de jouer. Car il existe deux manières différentes de conduire ce jeu : selon la voie du Soleil, ou selon la voie de l’arbitre.

Selon que l’on joue Soleil (Sun) ou par la voie de l’Arbitre ( Hakoum), on pourra ou non se servir de la carte révélée comme d’un atout.

A ce moment, les joueurs font connaître leurs enchères. S’ils « achètent » la carte proposée, le joueur à droite du distributeur commence en premier, puis celui qui est face à lui, et celui de gauche joue ensuite. On peut aussi refuser la carte.

Les femmes se mettent à table : la percée d’un plafond de verre ?

En février 2020, on a compté pas moins de 40 duos féminins, pour affronter 18.000 concurrents masculins. L’enjeu à emporter montait jusqu’à 2 millions de rials saoudiens, soit une valeur de 509 000 € environ.

Les femmes jouaient déjà entre elles depuis pas mal d’années sans réellement espérer être admises à la table des hommes un jour. Mais maintenant qu’un nombre conséquent de ces dames s’est risqué, nombreuses sont celles qui rêvent dorénavant d’en faire autant aux prochains championnats.

Améliorations de façade ou réforme en Profondeur ?

Le monde s’interroge, au coup par coup, à chaque annonce d’un nouveau signe de libéralisation du statut de la femme en Arabie Saoudite. Il y a eu le permis de conduire, le droit de travailler sans dépendre d’un frère ou d’un cousin… Ce droit de tutelle ou taghayyub, s’il s’exerce moins dans les nouveaux faits de société que nous décrivons, n’est toujours pas aboli et, tant qu’il ne sera pas tombé, on pourra redouter qu’il ne soit restauré dans le quotidien.

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