Si la réforme des retraites connaît des turbulences, c’est aussi le cas de son artisan, le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, mis en cause depuis lundi 9 décembre pour des activités parallèles à sa fonction. « C’est incompréhensible, il n’y a pas deux façons de faire. Il aurait dû démissionner de tous ses mandats dès l’instant où le gouvernement l’a nommé commissaire à la réforme des retraites en 2017 et, a fortiori, quand il est entré au gouvernement en septembre », s’étrangle un haut fonctionnaire. « Je n’ai pas souvenir qu’un ministre ait déjà été dans ce cas », renchérit Jean-Christophe Picard, le président d’Anticor.
L’association anticorruption, spécialement habilitée, a saisi la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), mardi 10 décembre, du cas du haut-commissaire aux retraites, après la parution, le week-end précédent, d’une déclaration d’intérêts présentant des irrégularités manifestes. Comme bon nombre de responsables publics, les membres du gouvernement doivent déclarer la totalité de leurs liens d’intérêts à la HATVP, dans un délai de deux mois après leur nomination, afin que celle-ci identifie de possibles conflits d’intérêts, susceptibles d’influencer leurs décisions futures.
Le haut commissaire a aussi omis de déclarer qu’il possédait 30 millions d’actions de chez Blackcock