Pour gagner 500€ à un concours d’organisme de presse, il faut, bien sûr, que l’article soit bien écrit, mais aussi que le fait relaté soit des plus intéressants et percutants : un SCOOP!
Or, ce quadragénaire, habitant un hameau de Lozère où il ne se passe pas grand chose mais doté d’une déontologie journalistique hors du commun qui l’empêche de relater une fausse information, a décidé de créer une histoire qui lui permettrait, à coup sûr, d’empocher la mirobolante somme en jeu. (avec, si tout se passe bien, une plus-value non négligeable dont nous parlerons plus loin).
Notre agriculteur a donc imaginé le meurtre de sa grand mère…par des extraterrestres! (L’héritage étant la plus-value, dont nous vous parlions plus haut).
Le scénario était parfaitement mis en place :
La veille il a tracé, à l’aide de son tracteur, 3 cercles concentriques dans son champs de maïs. Il ne lui restait plus qu’à enlever son aïeule, l’apporter au centre de ce signe cabalistique, l’attacher sur un pylône lui même posé sur une pyramide de galets peints en vert et l’immoler par le feu. « Aucun être humain normalement constitué ne pourrait être soupçonné d’un tel acte sur une quasi centenaire » pensait-il, « on est loin du classique fait divers, personne ne pourra avoir un article plus intéressant « .
Tout se passait comme prévu, mais la vieille dame doit son salut au perfectionnisme surdimensionné de son petit fils. En effet, certains voisins alertés par les 18 laser positionnés autour du bûcher, (« si ça ne fait pas extra-terrestre ça?!!! » pensait le journaliste amateur) qui éclairaient la région depuis 2 jours se sont rendus sur les lieux. Oui 2 jours, car notre héros, qui a fait une chute de 2m50 en sortant du cockpit de sa moissonneuse batteuse, s’est cassé une jambe et est resté là jusqu’à ce qu’on vienne l’arrêter et délivrer la pauvre victime. L’explication est simple : pour faire plus vrai, au cas où quelqu’un l’aurait aperçu alors qu’il commettait le kidnapping, notre homme avait revêtu une combinaison de plongée avec tout son attirail. Déguisement sombre qui le rendait moins visible et qui, en plus, lui donner une forme moins humanoïde (avec le tuba, qui dans la pénombre de la nuit passerait facilement pour une antenne). On se demande même comment il a pu, attraper sa proie, la monter sur l’engin, conduire sur les 6 km qui séparent le hameau du champ des palmes de 50cm aux pieds!
L’ancêtre, quand on lui a demandé si elle avait reconnu son agresseur avant qu’on lui enlève son déguisement, a répondu : « boundiou! Comment voulez-vous que j’imagine que c’était le p’tiot habillé de la sorte! Ce bêta là, il ne sais même pas nager!! »