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mardi, mars 19, 2024

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Gabriel Matzneff retrouvé mort à son domicile

En 1975, paraît un essai, Les Moins de seize ans, dans lequel Gabriel Matzneff expose son goût pour les « jeunes personnes », soit les mineurs des deux sexes, semant le trouble car utilisant le mot « enfant » de manière indifférenciée pour des enfants ou des adolescents. Il écrit :

« Ce qui me captive, c’est moins un sexe déterminé que l’extrême jeunesse, celle qui s’étend de la dixième à la seizième année et qui me semble être — bien plus que ce que l’on entend d’ordinaire par cette formule — le véritable troisième sexe. Seize ans n’est toutefois pas un chiffre fatidique pour les femmes qui restent souvent désirables au-delà de cet âge. […] En revanche, je ne m’imagine pas ayant une relation sensuelle avec un garçon qui aurait franchi le cap de sa dix-septième année. […] Appelez-moi bisexuel ou, comme disaient les Anciens, ambidextre, je n’y vois pas d’inconvénient. Mais franchement je ne crois pas l’être. À mes yeux l’extrême jeunesse forme à soi seule un sexe particulier, unique. »

Gabriel Matzneff revendique pour lui-même la qualification de « pédéraste », soit un « amant des enfants ». Il dénonce par ailleurs le fait que le « charme érotique du jeune garçon » soit nié par la société occidentale moderne « qui rejette le pédéraste dans le non-être, royaume des ombres »[6]. Il ajoute plus loin : « les deux êtres les plus sensuels que j’aie connus de ma vie sont un garçon de douze ans et une fille de quinze »[7].

Matzneff admet cependant l’existence d’« ogres », d’abuseurs sadiques d’enfants : il se souvient avoir « toujours eu un faible pour les ogres » et avoir suscité la polémique en relativisant, dans les colonnes de Combat, le crime de Lucien Léger, ou l’affaire des meurtres de la lande, achevant cependant son propos en dénonçant la « confusion » entre les criminels et l’ensemble des « pédérastes », qui apportent aux « enfants » « la joie d’être initiés au plaisir, seule “éducation sexuelle” qui ne soit pas une foutaise »[8]. Pour l’universitaire américain Julian Bourg, la distinction opérée ainsi par Matzneff relève d’un désir de défendre les « pédophiles bien intentionnés comme lui »[9].

Matzneff qualifie en 1994 son livre de « suicide mondain » et reconnaît : « C’est des Moins de seize ans que date ma réputation de débauché, de pervers, de diable. » Il déplore par ailleurs le fait que « les impostures de l’ordre moral n’ont jamais été aussi frétillantes et bruyantes. La cage où l’État, la société et la famille enferment les mineurs reste hystériquement verrouillée »[10].

Matzneff revient sur ses goûts sexuels dans plusieurs de ses livres, notamment dans les différents tomes de son Journal intime. Déjà scandaleuses à l’époque de leur parution, ces confessions lui vaudront plus tard d’être de plus en plus controversé, surtout à partir des années 1990, durant lesquelles la question de la pédophilie est devenue une préoccupation croissante.

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