Thérèse M., de Braine l’Alleud, est choquée. Elle nous présente le procès verbal de son dépôt de plainte, où elle accuse formellement son médecin traitant de tromperie et de non-assistance.
« J’étais allée le voir parce que je me sentais déprimée », nous confie-t-elle les yeux pleins de larme et la voix tremblante. « En réalité j’espérais qu’il me prescrive des anti-dépresseurs, avec lesquels j’avais l’intention de me suicider. En sortant de la pharmacie, direct j’ai descendu le tube entier, et je suis rentrée chez moi. J’ai attendu, attendu, attendu. Rien. Ce c** m’a fourgué des bouboules de camomille! ».
Contacté par nos soins, le médecin incriminé a défendu son choix thérapeutique et s’est félicité d’avoir réussi à « sauver la vie de [sa] patiente ». Deux points de vue a priori inconciliables. A la fin de l’interview, Thérèse M. nous confiait avoir retrouvé une raison de vivre: « moi vivante, il n’empêchera plus personne de mourir ».
Tout n’est donc pas perdu.