Nous sommes en train de détruire nos démocraties et de l’applaudir en choeur comme des imbéciles. Non, la suppression de la page Facebook des dégénérés de Génération Identitaire n’est pas une bonne nouvelle pour notre société, contrairement à ce que cherche à faire croire la LICRA, notamment.
Les pages @Facebook de Génération Identitaire ont disparu depuis ce matin. Visiblement, ils ont été rattrapés par la patrouille ! 120000 fans évaporés en quelques secondes. C’est Noël avant la date ! pic.twitter.com/vIm9PdhvmD
— LICRA (@_LICRA_) 2 mai 2018
Est-ce que Génération Identitaire est une association raciste ?
Non. Et si c’est le cas, qu’elle soit condamnée et dissoute comme le prévoit la loi. Génération Identitaire est un mouvent de patriotes imbéciles, de frustrés qui cherchent dans l’étranger la cause de leurs problèmes. Evidemment que nombre de ses membres le sont et qu’ils n’affichent qu’une façade dédiabolisée. Mais on ne peut décider arbitrairement de leurs intentions larvées.
Ils ont le droit d’exprimer ce qu’ils cherchent à exprimer. Ils ont le droit d’avoir peur de l’étranger et le manifester. Ils ont le droit de défendre leur identité, de la même manière que des groupes communautaristes cherchent à le faire.
Est-ce que la suppression de leur page a fait évaporer 120.000 fans ?
Non. Leurs fans sont toujours là pour la plupart, furieux, en colère, de la censure opérée. Et à raison. Leur colère va les pousser à continuer encore plus fort, en se protégeant mieux, dans la clandestinité, en s’organisant hors des radars.
Avant, nous pouvions moquer leurs ridicules actions dans les Alpes et sur un bateau. Avant, nous pouvions voir à quel point ces gens sont juste des imbéciles un peu rêveurs d’un monde qui a (fort heureusement) disparu il y a longtemps.
Leur idéologie, leur xénophobie, au sens originel, leur peur de l’étranger, n’a pas disparu. Cette peur de l’étranger, elle est partagée par beaucoup de nos concitoyens.
Avec la suppression de leur page Facebook, on leur donne tout le grain à moudre pour continuer à développer la défiance du système qu’ils dénoncent. Oui, en 2018, la censure d’État existe en France.
Privatisation de la censure pilotée par l’État.
Dans un tweet, un préfet responsable de la lutte anti-racisme se félicite de la suppression de la page, confirmant à demi-mots d’y avoir participé. Nous sommes donc face à un État défaillant qui, plutôt que de réussir à convaincre ses concitoyens du bien fondé de sa politique, cherche à faire taire ses opposants. Nous sommes face à un État qui, plutôt que de condamner les propos racistes, la haine, ordonne à une société américaine de censurer les contenus. Si Génération Identitaire contrevient à la loi française, qu’elle soit condamnée, encore et encore. Mais la censurer de cette manière ne fera que la renforcer.
Je confirme, et ce n’est pas un incident technique… ? https://t.co/GfvSwUNPQ2
— Frédéric Potier (@FPotier_Dilcrah) 2 mai 2018
En Belgique, nous avons toujours appliqué un cordon sanitaire médiatique qui a effectivement empêché le développement à ciel ouvert de l’extrême droite. Mais avec internet, il est impossible de continuer ce type de méthodes. Bloquer l’accès aux médias à un parti ou un mouvement est facile, l’empêcher de diffuser des contenus sur internet est impossible.
La manière dont fonctionne la mobilisation sur internet, en meute aveugle, violente, cherchant absolument à faire taire son adversaire, lui retirant toute humanité ou sincérité.
Ce n’est pas en mettant sous le tapis une idéologie qui nous pose problème qu’on l’élimine. On ne fait que la pousser à se développer plus discrètement.
Et un jour, toute cette poussière sous le tapis, qu’on aura pas vu grandir, prendra feu et s’étendra à tout notre foyer.