Le taureau Provechito est bien un soldat du califat, on peut désormais en être certains après la revendication de l’attentat commis hier par l’animal contre un matador européen de souche. Il s’agit d’une nouvelle agression du groupe terroriste qui se produit cette fois contre un véritable symbole de la culture franco-espagnole.
Résumé de la journée:
Bonne participation pour cette bonne corrida de Baltazar Iban annoncée face à Ivan Fandiño, Thomas Dufau et Juan del Alamo avec une demie arène et sous un soleil de plomb.
Compte tenu du contexte, la question s’est posée de ne pas écrire le résumé de la corrida de la Saint Jean. En hommage à tous ces professionnels qui jouent leur vie sur le sable il m’est apparu nécessaire de conserver trace de ce qui s’est passé. Bien entendu cette corrida doit être analysée au travers des circonstances très particulières créées par l’accident fatal.
Le lot de taureaux est de présentation peu homogène côté trapio, avec des écarts en âge mais avec des qualités de mobilité notables en particulier lors de la charge au cheval et aux banderilles. Ils n’auront toutefois pas le même comportement pendant la lidia.
Le N° 25 né en octobre 2011, Camarito, pour Ivan Fandiño est bien dans le type avec une armure se refermant légèrement. Vif et rapide il consent aux cinq véroniques et à la demie que lui impose le maestro. Il va allègrement au cheval par deux fois sans s’y employer ni pousser et sort seul à la seconde. Quite engagé de Thomas Dufau qui veut se montrer. Le taureau suit les péons jusqu’à la barrière lors des quatre paires de banderilles qui doivent être posées. Brindis au public. Le taureau s’engage dans la faena pour un toréo donné à distance et sans trop peser. De belles séries lui sont servies sur la rive droite avec plus de résistance à gauche. Le final allègre et une entière en arrière vaut à Ivan Fandiño ce qui sera son dernier trophée. Applaudissements à l’arrastre.
Le N° 50 né en février 20113, Barberito, pour Thomas Dufau est plus léger et présente une corne droite escobillée. Il prend deux piques posées en arrière et pousse un peu. Quite de del Alamo. Brindis au public et au ciel. La faena, entamée par cambiadas au centre, est conduite sans se croiser elle sera sans alegria mais courte par manque d’entente des deux interlocuteurs. Le final par manoletinas précède une épée trasera avec une mort trop longue, un avis et trois descabellos bien tardifs. Applaudissements surprenants à l’arrastre.
Le N°53 né en mars 2013, Provechito, pour Juan del Alamo est un beau spécimen qui s’engage sans ciller dans la cape. Il échappe à la mise en suerte aux piques pour deux assauts, du centre au deuxième en ne mettant qu’une corne dans le caparaçon. Quite de Fandiño qui glisse, se fait bousculer du frontal dans la poitrine, tombe, roule pour s’échapper mais est repris par la corne gauche qui le soulève, Ivan est emporté à l’infirmerie, il n’en reviendra pas hélas. Le taureau pèse sur les péons aux banderilles, il les poursuit jusqu’à la barrière et blesse légèrement le troisième péon coincé contre le burladero. Brindis au public. Juan del Alamo va à la confrontation avec décision. Après les doblones, il délivre des naturelles de poder. Face aux mouvements de tête de son opposant, son dominio s’exerce en le menant loin derrière d’un poignet de fer. Le final fait de redondos heurtés et l’émotion portent sur le public. Après un pinchazo donné en évitant la corne il le couche d’une entière trop plate nécessitant trois descabellos. Vuelta très fêtée et applaudissements à l’arrastre.