Vendredi dernier, nous apprenions par une source anonyme que dans la foulée des attentats du 7 janvier qui ont vu naître la vague d’émotion que l’on sait, et sa récupération immédiate avec une dizaine de dépôts de marques « je suis Charlie », une autre marque commerciale était née, en toute discrétion celle-ci : La France aux français®. Après vérification auprès de l’INPI, et au fil d’une enquête pour le moins rocambolesque, ce que nous avons découvert est à peine croyable !
La marque a été officiellement déposée le 13 janvier 2015, par l’entreprise « l’Amérique aux américains », spécialisée dans l’organisation de concerts hommages à Joe Dassin. Son dirigeant, un certain Dan Tafasse, se retrouve également à la tête des entreprises « La Belgique aux Belges », un service de friterie à domicile, et « La Suisse aux suisses », négociant en chocolats helvètes pour le Proche-Orient.
Grâce aux pages jaunes, nous avons retrouvé la trace de cet entrepreneur collectionneur de
poncifs dans le bar à chicha « Chez Jawad» du quartier de la Meinau, à Strasbourg. A-t-il été
informé de notre visite ? Toujours est-il qu’une fois sur place, aucun Monsieur Tafasse ne
répond à notre appel. Heureusement, après le partage de 2 chichas parfum choucroute-
waedele, et l’abandon d’une liasse de stücks sonnante et trébuchante, un témoin accepte de
nous parler « pour rendre service ».
Ce témoin, dont nous tairons le nom pour sa sécurité, nous l’avons suivi chez lui, au 2 rue de
Kronenbourg, Cité Heineken à la Meinau, Batiment E, escalier I, 3 e étage, 2e porte à gauche,
celle avec le voile sur le judas. Il nous confirme très bien connaître Dan Tafasse : « On était
ensemble à l’école. Déjà à l’époque ça nous faisait marrer « La France aux Français », parce
que bon, hein, bien sûr que la France elle appartient aux français ! C’est enfoncer des
fenêtres ouvertes ! ». Il glousse, puis reprend : « En janvier il cherchait une manne de
financement pour une petite affaire qu’il avait avec l’État Satanique, et c’est là qu’il m’a dit :
« ben tiens, depuis le temps que certains engrangent des votes sur notre gueule, on va se
rembourser en tirant dans leurs caisses ».
Interrogé un peu plus avant sur cette « petite affaire », il reste évasif « c’est un genre
d’import-export voyagiste : des petits gars d’ici qui sont partis là-bas et qui veulent revenir
une dernière fois ici avant de retrouver leurs 70 épouses là-haut. ». Nous lui demandons si il y a un rapport avec le Djihad : « Appelez-ça comme vous voulez. En tous cas la marque La
France aux français® ça marche d’enfer depuis plusieurs mois. Rien que les droits de citation
sur Hénin-Beaumont, ça me rapporte plus que le business de pavot avec mes potes
afghans ! ».
Malgré notre insistance pour connaître le prix du kilo d’opium en démago-dollars, nous n’en
saurons pas plus. Notre hôte nous fait comprendre qu’il est temps de nous retirer en sortant
l’aspirateur et le nécessaire à faire les vitres. Nous restons avec nos questions, dans la
perplexité et comme interloqués : « Est-il possible que La France aux français ne soit qu’une
expression vide de sens, qui gargarise celui qui la prononce tout en finançant ceux qu’elle
entend dénoncer ? ». Nous laissons nos lecteurs juger.