Patrice Lelong est soulagé. Il vient enfin de finir le dernier paquet de pâtes du stock qu’il avait entreposé – parce qu’on ne sait jamais – au déclenchement de la première guerre du Golf en 1990.
Les médias de l’époque accumulaient les annonces anxiogènes, laissant entendre que lest tensions entre les États-Unis et l’Irak (qui venait d’envahir le Koweït) allaient déboucher sur une guerre mondiale.
Terrorisé à l’idée de devoir subir les affres de la pénurie, Patrice a entassé dans sa cave des chariots entiers de pâtes alimentaires. Comme la crise se prolongeait dans la durée, Patrice a continué à entasser les paquet de macaronis, tagliatelles et autres denrées, car comme il disait à l’époque : « on n’est jamais trop prudent, et toute façon, ça ne sera pas perdu »
Une fois la crise passée, Patrice a du se résoudre à manger ces pâtes qu’il avait inutilement entreposées. Bien qu’entre temps, il ait fondé une famille, son stock a duré jusqu’à aujourd’hui. Il faut dire que sur la fin, écœuré, il n’en consommait plus qu’un repas sur deux.
Maintenant Patrice est soulagé. Il a enfin assez de place dans sa cave pour entreposer de nouveaux paquets de pâtes, car avec cette crise du coronavirus qui s’annonce, on ne sait jamais !