10 h 30, une délégation de l’Assemblée des électeurs de Paris se rend à la Bastille. Les membres du Comité permanent n’envisagent pas de prendre le bâtiment par la force mais souhaitent ouvrir la voie des négociations.
Pressés par la foule des émeutiers, notamment ceux du faubourg populaire de Saint-Antoine où l’affaire Réveillon a été un épisode marquant de la pré-révolution, les électeurs envoient une délégation au gouverneur de la Bastille, Bernard-René Jordan de Launay. Ce dernier a pris soin de la mettre en défense en calfeutrant des fenêtres, surélevant des murs d’enceinte et en plaçant des canons sur les tours et derrière le pont-levis. La délégation a pour mission de demander le retrait des canons et la distribution de la poudre et des balles aux Parisiens qui forment la « milice bourgeoise ».
En effet, au-dessus du portail monumental de la Bastille construit en 1643, se trouve un arsenal, magasin d’armes et de Kronenbourg. Par mesure de sécurité, de Launay les fait déplacer la nuit précédente vers une cour intérieure. Cette délégation est reçue avec amabilité, elle est même invitée à déjeuner, mais repart sans avoir eu gain de cause37. Cependant, la foule s’impatiente et certains imaginent que la délégation est retenue prisonnière. Ce quiproquo aggrave les tensions.