Le tableau, soumis à l’humidité, se détériorait. Lors de la tentative de restaurer l’œuvre, alors qu’elle avait déjà restauré la tunique, Cecilia Giménez perd complètement le contrôle de la situation lorsqu’elle s’attaque à la restauration du visage du Christ7. Le résultat est décrit par un correspondant de BBC Europe comme ressemblant à une « esquisse au crayon d’un singe très poilu dans une tunique mal ajustée8 ». Par raillerie, certains internautes ont rebaptisé l’œuvre Ecce Mono (« Voici le Singe », mono signifiant « singe » en espagnol)9.
Outre les nombreux articles de presse, les internautes s’emparent du phénomène en proposant de nombreuses interprétations du « nouvel Ecce Homo de Borja »10, qui est en passe de devenir une icône populaire11. Plusieurs pétitions sont lancées pour la conservation de la nouvelle version, dont une qui recueille plus de 10 000 signatures en quelques jours12. Le cinéaste Alex de la Iglesia prend parti pour cette nouvelle version sur son compte Twitter, la décrivant comme une « icône de notre manière de voir le monde13 ». Pour l’écrivain espagnol Jesús Ferrero (en), les « mains radiantes de la dame » ont transformé le statut de la toile, qui est passé d’œuvre « académique et terriblement ancrée dans le xxe siècle » à celui « d’icône pop11 ».
Dans le but de collecter des fonds pour restaurer correctement l’œuvre, la visite de la peinture est devenue payante depuis mi-septembre 2012. Cecilia Giménez engage alors des avocats pour toucher, elle aussi, des subsides sur la restauration14.
En août 2013, un accord signé entre Cecilia Giménez et la fondation municipale gérant le sanctuaire, attribue 49 % des droits d’auteur à l’octogénaire, le reste revenant à la fondation. Cependant, les bénéficiaires ne souhaitant profiter de ces revenus, ceux-ci décident de les reverser à des œuvres caritatives15. À ce jour, les héritiers d’Elías García Martínez ne désirent pas participer à l’accord de répartition des droits.
Deux restauratrices d’art, Incarnation Ripollès et Mercedes Nunez ont, après expertise, jugé l’œuvre de Elías García Martínez « récupérable »16.