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mercredi, avril 23, 2025

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Ethylotest « anti-chargement » sur les fusils, ce dispositif qui n’est pas au goût de tous les chasseurs

 

 

Dans un contexte d’accidents répétés et de tensions entre les chasseurs et leurs détracteurs, le département du Tarn et Garonne a lancé, depuis fin 2021, un dispositif pilote. Celui-ci impose aux chasseurs du département l’installation sur leurs fusils d’éthylotests « anti-chargement » interdisant tout tir à une personne en état d’ébrieté

Le dispositif devait « montrer la bonne foi et l’exemplarité des chasseurs de sa région » selon Thierry Maisonboix, président de la fédération départementale de chasse.

La tâche a été confiée à une startup tarnaise, Biocool Engineering. L’entreprise est à l’origine de cette technologie qu’elle vend comme simple d’installation et d’utilisation. Mise en place sur le fusil « cassé » en mode sécurité, ce dernier reste bloqué tant que l’ethylotest n’a pas confirmé la sobrieté du tireur.

Un dispositif loin de faire l’unanimité:

Protection simple d’utilisation certes, mais contrainte relative qui n’est pas du goût de tous les chasseurs.

A l’instar de Germain, 64 ans, qui chasse depuis ses 16 ans et qui ne mâche pas ses mots. « On n’a plus la moindre liberté, je n’ai jamais bu avant d’aller chasser mais comme pour le masque et le vaccin bientôt il faudra un pass de bonne santé mentale pour aller en battue ».

La grogne est aussi palpable dans les plus petites fédérations. A Laguépie, Serge nous confie avoir déjà fait souffler son petit fils de 4 ans à sa place pour pouvoir tirer un sanglier.

Plusieurs autres chasseurs racontent partager un même fusil débridé. Pourtant, tous s’accordent sur un point, aucun d’entre eux ne consomme d’alcool.

« C’est pour le principe », réplique Serge. « On est plus contrôlés que les coureurs du tour, on a une passion et on est stigmatisés ».

Pourtant quelques défenseurs:

Face au tollé, le dispositif ne devrait pas être reconduit et s’achèvera avec la saison de la chasse. « La mise en oeuvre est trop lourde » nous explique Thierry Maisonboix qui se félicite néanmoins de « l’exemplarité dont ont fait preuve ses chasseurs ».

Pourtant certaines association anti chasse et le puissant lobby des randonneurs se battent pour l’extension de cette mesure. « On se sentait plus en sécurité » raconte Sylvie au détour d’un chemin. « Si un chasseur voulait tirer, on l’entendait toujours râler de loin quand il devait faire son test, ça donnait du temps pour réagir ».

 

La décision finale reviendra au législateur puisqu’un texte devrait être présenté à l’assemblée. Porté par la député écologiste Lo Belalco, le texte n’a semble-t-il que peu de chance d’être adopté. Au grand désarroi de Sylvie: « c’était pourtant amusant de les voir souffler dans leurs fusils comme dans des trombones ».

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